Description du projet

CRENOM BAUDELAIRE de Jean Teulé

Chez MIALET/ BARRAULT

Jean Teulé dans sa biographie truculente et de haut vol nous éclaire sur la personnalité complexe de Baudelaire et donc sur son œuvre.

La vie de Charles Baudelaire pour le commun des mortels nous est inconnue. Certes nous gardons des souvenirs de lycée, il avait écrit des poèmes iconoclastes, sulfureux, mais qui était véritablement Charles Baudelaire ?

L’auteur nous entraîne dans le sillage de la vie trépidante, le tourbillon frénétique de Charles Baudelaire. Celui des Fleurs du Mal, (censuré par les autorités bien pensantes de l’époque) des Paradis artificiels, du Spleen baudelairien, de l’alcool.

Il contracte, jeune, la syphilis auprès de prostituées, ce mal qui finit par le ronger de l’intérieur et dont il succomba, le remède pour le combattre s’avéra pire que le mal : addiction à la drogue, l’alcool…vie dissolue…

En à peine 18 mois il quasi dilapida le bel héritage de son père, toujours bien habillé, dînant aux meilleures tables, menant grand train, …. Las tout s’arrêta après la décision du conseil de famille de le placer sous tutelle. Toute sa vie il courut après l’argent, menacé par les huissiers et autres créanciers, toute sa vie il sollicita sa mère pour le renflouer usant des stratagèmes les plus retors.

Et puis il y eut Jeanne Duval, sa Muse, son Ange, son Démon :  je t’adore à l’égal de la voûte nocturne. Jeanne qui finit grabataire, hémiplégique, quasi aveugle, Jeanne que Baudelaire jamais n’abandonna, malgré les ruptures, les bas et les hauts.

Baudelaire ne supportait rien, ni personne, dans ses écrits il se refusa à suivre la voie en vogue, il popularisera les poèmes en prose et n’hésita pas à briser les tabous, ainsi dans Une Charogne il exhiba la beauté de la pourriture ; Victor Hugo lui écrivit : « Vos Fleurs du Mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Vous dotez le ciel de l’art d’on ne sait quel rayon macabre. Vous créez un frisson nouveau. (…) »

Il a côtoyé   les plus grands sans pour autant se nouer d’amitié : Courbet, Berlioz, Gautier, Nadar, Manet … Il se refusa à partager avec la jeunesse étudiante qui l’idolâtrait, sa poésie.

Baudelaire s’est éteint le 31 août 1867 à 46ans, il sortait, diminué, d’une commotion cérébrale.

Il voulut faire graver sur son tombeau cette inscription funéraire :

Ci-gît, qui pour avoir par trop aimé les gaupes,

Descendit jeune encore au royaume des taupes.

Baudelaire tel qu’en lui-même.

Roys François

A lire ou relire : Les fleurs du mal, Le Spleen de Paris, Les épaves, Amœnitates Belgicæ, poèmes divers