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Retour sur Daniel Bevilacqua, alias Christophe : électron libre de la chanson française

« C’est un prince et un phénix qui a toujours su renaître de ses cendres. »

 

Né le 13 octobre 1945 (Juvisy Essonne), il a connu une enfance, relativement aisée et cultivée, son père, d’origine italienne, avait repris l’entreprise familiale de plomberie – chauffagiste, et sa mère était couturière. Il fit ses premières armes sur la guitare de son frère, plongé dans le bain rock’n’roll et blues venu des Etats Unis, l’époque des yéyés. Il commença le piano en autodidacte (ce qu’il fut toute sa vie), en pleine adolescence la séparation de ses parents le marqua.

Il se dit qu’il aurait choisi son nom de scène   en hommage à la médaille de saint Christophe qu’il avait reçu de sa mère.  Il adorait la vitesse, il fut driver pour chevaux de course, et a même été pilote de course un temps, quand il fit une pause, après le succès tonitruant d’Aline (1965) écœuré par le showbiz, et les médias prompts à encenser la jeune star montante, pour l’oublier un peu plus tard. Tout à la fois brocanteur, cinéphile, collectionneur, il se consacra à son addiction la musique, la recherche du SON.

Le déclic, dans sa quête du son absolu, fut pour lui la découverte du synthétiseur en 1971, qui ouvrit un espace sonore sans limite. Avec son ami et complice Jean Michel Jarre, il écrivit, composa les Mots bleus (1974).  Pour ce dernier Christophe était un homme très intelligent, discret, timide, curieux, ouvert aux autres et dans cette chanson culte, il traduisit sa difficulté à communiquer avec les mots, à se livrer à oser dire à l’autre ; de même que pour lui sa voix, était une composante de la chanson, comme le sont la musique, les arrangements, le son, la chorégraphie mais à sa place, pas plus pas moins.

Il n’eut de cesse de se lier à la jeune génération, sortit des albums en duo avec : Katerine, Julien Doré, Jeanne, Arno, Olivia Ruiz, Obispo, Juliette etc… A partir de 2001, il renoua avec succès avec les concerts en public et entama sa marche tel « un prince et un phénix qui a toujours su renaître de ses cendres. » (Brigitte Fontaine) qui le conduisit tout en haut de l’affiche.

En 2013 Christophe Bevilacqua, se retrouve à la Villa Medicis qui accueille l’Académie de France à Rome depuis 1803. En ces lieux chargés d’histoire, il y prépare son prochain album, retour aux sources italiennes.

Christophe s’en est allé le vendredi 17 avril 2020, mais cette voix au timbre si particulier, résonne en nos têtes mais ses chansons restent et demeurent : Aline, Les Mots bleus, les Marionnettes… et tant d’autres « les petites misères » universelles, « sublimées » par Christophe selon les mots de Brigitte Fontaine.

« N’oublie pas que le public ne vient pas pour te voir, il vient pour jouer avec toi. » (Christophe)

François ROYS

Source : pod cast Christophe le Parisien (à écouter sur leur site), France 3 documentaire Christophe (à voir en replay), interview Brigitte Fontaine dans le JDD.